Je me souviens de mon premier jour en Grèce, alors que je me promenais pour prendre mes marques sur ces terres inconnues. J’étais tellement fatigué. J’ai pensé à me poser dans un endroit pour me rafraîchir, reprendre un peu de force avant de continuer mon parcours.
Il y avait un groupe de jeunes femmes juste en face de moi qui parlaient en anglais. Elles avaient toutes l’air très jolies. Alors que je les observais, l’une d’entre elles s'approche de moi et me file un bout de papier avec son numéro de téléphone, nom de l'hôtel et numéro de chambre.
Sauf qu’au moment où elle s'est mise à me parler, sa voix sonnait comme celle d’un homme. Je me suis mis alors à tenter de comprendre si j'avais en face de moi une femme ou un homme.
Dès que cette personne a disparu de mon champ de vision, un africain s’est approché de moi. "Tu es nouveau toi ici ?" Il avait compris que je venais de débarquer. Ce quartier était connu pour le tourisme trans.
Pour un congolais qui atterrit pour la première fois en Europe, je peux vous dire que c’était une découverte et un accueil très perturbants.
Sur le moment, je dois avouer que je m'étais dit au fond de moi que, si c’était au Congo, je me serais énervé… Ne m’en tenez pas rigueur, j’avais encore la mentalité purement congolaise et ce genre de situation est très inhabituelle chez nous. Il y a des homosexuels bien sûr, mais je n’avais encore jamais vu de travesti ou de transexuel de toute ma vie.